La conception de logo est une pratique courante du métier de graphiste. Si le champ d’action du graphiste doit s’adapter aux demandes du client, il faut également respecter certaines règles propres à la création de logo en tout genre et en éviter les écueils.
Lisibilité, typographie, palette des couleurs et types de logos... Petit tour d'horizon des bases du design de logo.
Un logo lisible et polyvalent
Cela peut sembler évident, et pourtant, face à notre écran à quelques centimètres de nos yeux, on en oublie que nos créations graphiques ne seront pas perçues de la même manière. Plus que tout autre exercice de design graphique, un logo se doit avant tout d’être lisible, quel que soit le format, print ou web, le dispositif et les matériaux utilisés.
Ainsi, simplifier le logo et ne pas l’encombrer de détails permettra d’ajuster sa taille (le "scaling"), du microcosme graphique au macrocosme, sans en altérer le sens et la lecture. Trop de détails et ornements risquent de dégrader la diminution de logo, c'est pourquoi il faudra disposer d'un fichier vectoriel en haute résolution.
Cela favorise également son intégration, sa polyvalence et sa responsivité pour tout type de support. En ce sens, il est recommandé de partir d’un logo monochrome, ou en noir et blanc, avant de trouver la palette de couleur et les associations permettant de véhiculer le message souhaité.
On pourra également tester différentes configurations, notamment dans les proportions entre texte, logo et/ou icônes et illustrations, avant de visualiser le produit sur différents supports et rapports d'agrandissement.
Un logo durable et distinctif
La simplicité reste donc le maitre-mot : opter, en règle générale, pour des couleurs et polices sobres et élégantes ainsi qu’un design épuré et percutant, dans le sens des valeurs et du public visé, afin de renvoyer l'image la plus honnête possible de la marque. L’idéal, pour un graphiste aussi bien que pour un client qui croit en son produit, est de rendre le logo mémorable.
Bien sûr, les modes changent, évoluent, demeurent imprévisible. Mais dans la mesure du possible, un logo doit pouvoir durer dans le temps, afin de ne pas devenir démodé après quelques années. Ainsi, dès que possible, on évitera de suivre les tendances du moment : un logo se doit d’être unique et doit aider la marque à se différencier de la concurrence. Cela signifie aussi qu'il faut éviter de céder aux stéréotypes déjà très présents dans le secteur d'activité en question.
« Pendant la conception, il faut toujours essayer d'ignorer les tendances. » - Sagi Haviv
Demandez-vous quels célèbres logos sont mémorables selon vous ? Qu'est-ce qui fait leur force ?
Les logos les plus forts racontent les histoires les plus simples.
Un logo bien agencé et une typographie judicieuse
Au même titre que le logo en lui-même, la typographie doit également être mémorable et transmettre le message le plus clairement possible. Idéalement, on cherchera donc le juste milieu entre une police lisible et une police avec de la personnalité, qui pourra se démarquer.
On peut notamment envisager les polices manuscrites ("handwritten"), qui renforcent l'idée que la marque accorde une grande valeur à la qualité de ses produits et à ses consommateurs. Ou s'orienter vers des polices plutôt typées modernes, professionnelles, ou vibrantes. Beaucoup de solutions s'offrent à vous quant au choix de polices et fontes.
Pour que le texte puisse s'adapter au logo, bien vérifier l'équilibre de la composition. Centré ou asymétrique, le texte doit transmettre une harmonie visuelle, quitte à jouer sur sa taille, sa graisse ou le crénage entre les lettres.
De la typographie au symbole, le logo doit être aéré et espacé, notamment si on choisit de lui incorporer un cadre. Si les éléments semblent s'engorger, il suffit alors d'élargir le cadre, de diminuer la taille de police, ou de jouer sur les majuscules et minuscules.
Disney est un bon exemple de logo typographique réussi : lettres manuscrites épaissies au marqueur, monochromes, et association ludique entre minuscules et majuscules.
Un logo contrasté et des couleurs harmonieuses
Une idée sera toujours plus mémorable qu'une couleur ou un dégradé. Chacun a une appréciation et une perception différente de la couleur en fonction de son expérience. Bien entendu, certaines couleurs suggèrent des émotions spécifiques. Le rouge stimule le système neuro-végétatif, aiguise notre appétit, connote la passion et l'excitation, ou la colère. Le vert sera plutôt relaxant, lié à la nature et la végétation, et peut connoter la croissance et la fiabilité, mais aussi la maladie selon sa température et sa teinte.
A ce sujet, ne pas hésiter à se reporter à la psychologie des couleurs et en apprendre plus sur la roue chromatique et associations empiriques (nous ferons très prochainement un article sur ce point !) Cela vous permettra de mieux jouer sur le contraste entre votre logo et la couleur de fond, surtout si vous jouez sur les espaces négatifs pour induire un sens de profondeur dans l'image.
La couleur est l'une des variables qui permettra de vous démarquer face à la concurrence et d'éviter toute confusion avec le marché. Comparez donc les opérateurs téléphoniques ou les franchises de salles de sport... Vous verrez que peu d'entre elles empiètent sur les mêmes associations de couleurs !
Les différentes catégories de logos
On peut dénombrer sept types fondamentaux de logos.
Le pictogramme est beaucoup utilisé par les entreprises de high-tech par exemple (surtout en prévision d'icônes et miniatures), les emblèmes pour les institutions et les mascottes pour les produits alimentaires. Cependant, il n'y a pas d'absolu et les associations sont possibles. La priorité doit toujours être mise sur l'impression que laisse le logo, les émotions qu'il suscite et le public auquel il s'adresse.
Monogramme : logo constitué des initiales de la marque.
Exemples : CK (Calvin Klein), LV (Louis Vuitton), TF1, HBO...
Pictogramme : logo constitué d'une représentation graphique forte qui permet d'identifier la marque.
Exemples : Twitter, Firefox, Apple, Chrome, TikTok...
Logotype : logo constitué du nom complet de la marque.
Exemples : Coca Cola, Google, Skype, Yahoo!...
Abstraits : logo figuratif qui met en valeur l'émotion et le concept plutôt qu'une représentation littérale.
Exemples : Nike, Pepsi, NBC, Adidas...
Mascotte : logo constitué d'une mascotte, visage ou personnage illustré.
Exemples : KFC, Haribo, la Vache qui rit, Pringles...
Emblème : logo constitué d'un emblème (sceau, blason...).
Exemples : Porsche, Warner Bros, Harley-Davidson, Harvard...
Signature : logo constitué du nom de la marque représentée en signature.
Exemples : Walt Disney, Virgin, Ray-Ban...
A vous de jouer !
Pour réussir dans le métier de graphiste et se construire un portfolio distinctif et fiable, il faudra donc se poser les bonnes questions dès le concept et les premières esquisses jusqu'à la validation finale du projet :
Comment le logo peut-il résonner (et raisonner) avec le public ? Pourra-t-il s'en souvenir longtemps ? Et pourra-t-il identifier rapidement ce que l'entreprise propose ?
Comment fonctionne le marché concurrentiel et comment les autres marques se distinguent-elles ? Comment bien se démarquer de la compétition ?
Quelles couleurs, polices, formes et traits correspondent le mieux à la marque, et comment rester fidèle à ce qu'elle doit représenter ?
Avant même d'entamer les recherches, il faut s'assurer que le futur logo ou illustration puisse rentrer dans le budget accordé au projet. Un logo avec des couleurs intenses distribuées sur un espace large sera plus coûteux lors de l'impression. Des designs extravagants ou sophistiqués peuvent s'accorder avec une bonne identité visuelle mais demanderont plus de moyens, ce qui explique pourquoi la simplicité sera toujours plus attrayante, en termes de marketing et d'affect.
D'ici là, vous pouvez toujours vous reporter à notre portfolio non exhaustif de logos. et venir nous poser vos questions par le formulaire de contact !
Comments