Les 10 conseils et astuces qui m'ont été d'une aide indispensable pour mieux écrire et progresser en tant qu'auteur.
1. S’assurer que vos personnages désirent quelque chose.
On parle de motivation interne et externe. Un ou plusieurs obstacles vont alors mettre un frein à l’accomplissement de ces objectifs.
Entre le début et la fin de l’histoire, vos personnages doivent subir une transformation, qu’ils aient obtenu ce qu’ils voulaient ou non. Pour reprendre Kurt Vonnegut : « Chaque personnage doit vouloir quelque chose, même si ce n’est qu’un verre d’eau. » Et d'ajouter :
« Il faut être sadique. Peu importe si votre protagoniste est gentil et innocent, faites que des choses horribles lui arrivent afin que le lecteur puisse voir de quelle étoffe il est fait. »
2. Écrire ce que l’on a envie de lire.
Stephen King disait que si l’histoire qu’on aimerait lire n’existe pas, alors il faut l’inventer.
Si le sujet vous passionne, vous fascine, vous inspire, alors vos lecteurs le ressentiront.
3. Prendre le réflexe d’écrire aussi souvent que possible.
N’attendez pas que l’inspiration vous frappe : elle vient pendant l’effort, rarement avant.
On peut se fixer un objectif quotidien. 50 mots, 100, 500 ou 1000… Peu importe, tant que cet objectif est réaliste jour après jour.
Stendhal s’est fixé 20 lignes par jour, bonnes ou mauvaises. James Joyce pointait à 90 mots, Hemingway à 500 et King visait autrefois 6 pages par jour.
Écrire seulement 50 mots par jour ne fera pas de vous un piètre auteur : chacun avance à son propre rythme.
Cela s’explique simplement par une tendance à vouloir tout parfaire dès le début, sans se laisser de marge d’erreur. Or, 80 % de votre livre est modelé lors de l’édition et des réécritures. Ce qui m’amène au point suivant :
4. Ne pas juger la qualité de son histoire après le premier jet.
Un premier jet est, au mieux, médiocre. Il s’agit de dynamiter des parois de marbre afin d’en récupérer des blocs plus petits, qui pourront ensuite être façonnés, taillés, ciselés jusqu’à obtenir une œuvre très plaisante, à vos yeux et ceux des lecteurs.
Ne craignez donc pas de supprimer des paragraphes, voire des chapitres entiers et d’en réécrire d’autres. « Tuez tous vos chéris », disait Faulkner (« kill your darlings »). Votre histoire ne s’en portera que mieux.
5. Écrire vite, éditer lentement.
On parle d’éditer au sens anglais du terme. Cela englobe la relecture, la correction, les réécritures successives, les coupes drastiques (en particulier la prose pourpre) et tout ce qui contribuera à rendre plus fluide votre roman.
Il s’agit également d’une phase essentielle pour ajuster le rythme de son histoire, qu'il ne faut pas hésiter à ralentir.
Un lecteur n’a pas besoin d’être expédié en orbite pour la nuit des temps, sans savoir s'il pourra redescendre un jour. Ce qu’il recherche, ce sont des sensations fortes telles des montagnes russes.
6. Être un bon écrivain, c’est avant tout être un bon lecteur.
Il y a différents types de lectures : lire pour le plaisir, pour comprendre d’où vient ce plaisir, pour analyser la structure de l’intrigue. Lire pour se concentrer sur la grammaire et le style particulier d’un auteur, sur les transitions, le rythme… Quand vous parviendrez à analyser ces niveaux sans y prêter attention, vos progrès seront considérables.
« Si vous n’avez pas le temps de lire, alors vous n’avez pas le temps d’écrire. » Stephen King
7. Finir ce qu’on a commencé.
Aucun style d’écriture n’est parfait. Attendre la perfection ne fera que vous retarder. Le mieux est le mortel ennemi du bien. Maintenant que ce point est établi, excellente nouvelle : vous pouvez enlever ce poids sur vos épaules.
Neil Gaiman a dit que tous les auteurs ont en eux des centaines d’histoires affreuses, et leur travail en tant qu’auteur, c’est de les faire sortir afin de pouvoir puiser les bonnes histoires.
Pour cela, il est indispensable de se projeter avec modestie : ne vous lancez pas tout de suite dans l’écriture d’une saga épique en cinq volumes. Écrivez plusieurs histoires courtes, participez à des concours, dans le registre d’histoires que vous aimez lire.
Commencer sans cesse de nouvelles histoires est une mauvaise habitude. Il est préférable de focaliser son attention sur un seul projet à la fois. On peut progresser par étapes, comme l’écriture d’un petit chapitre par semaine.
Quand ce sera fini, retour au point n° 5, car c’est en éditant votre livre que vous ferez le plus de progrès.
8. Se faire relire par des bêta-lecteurs fiables.
Entourez-vous de lecteurs qui pourront être objectifs et critiques. On évitera donc, si possible, la famille et les amis. Idéalement, il faudra faire appel à des lecteurs professionnels qui pourront cerner les défauts d’ouvrage et vous conseiller au mieux sur les points à améliorer.
Le Studio 37.6°C propose un travail de relecture et de correction à la hauteur de celui effectué par une maison d'édition.
9. Ne pas tout expliquer au lecteur.
Un lecteur n’a pas besoin qu’on le nourrisse à la cuillère. Il ne faut pas tout verbaliser, détailler, ornementer.
Toutefois, il faut être précis dans les mots employés, dans les descriptions, dans les actions. Si le lecteur ne peut deviner tout ce que vous avez en tête, il sait cependant relier les pointillés. En ce sens, il ne faut jamais le sous-estimer. Vos bêta-lecteurs pourront vous aider à discerner ces passages plus fébriles et laborieux.
10. L’originalité n’existe pas vraiment.
Aucune de vos histoires ne sera entièrement originale. Il y aura toujours des thèmes, des personnages, des contextes familiers. Forcément, nous vivons au 21e siècle, après des millénaires à créer des fictions, alors qu'il n’y a jamais eu autant d’histoires sur différents médiums.
Ce n’est pas une raison pour se décourager : vous avez une voix unique.
L’exécution compte plus que tout le reste.
Pour finir, il faut rappeler qu’écrire est un acte solitaire. N’oubliez pas de prendre soin de votre santé physique et mentale. Faites des pauses (mais attention à la procrastination !), essayez d’autres activités, dérangez votre routine.
Personnellement, courir de longues distances (surtout quand il fait froid !) ou faire du rameur m’aide à rafraichir mes idées. Tout se dénoue ensuite. Aaron Sorkin, l’un des plus grands scénaristes actuels (The West Wing, Jobs, The Social Network…) prendrait six à huit douches par jour pour se défaire du problème de la page blanche.
À vous de trouver votre propre routine. Il faut se faire confiance et ne pas être trop dur avec soi-même !
N’hésitez pas à m’envoyer un mail pour me faire part de vos objectifs quotidiens, de vos doutes ou de vos ambitions. Je serais heureux de vous répondre !
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